Entéroscanner - scanner entérique / CT entéroclyse / (scanner du grêle).

But de l'examen

Ces deux examens (entéroscanner / CT entéroclyse) utilisent la technique du scanner (tomodensitométrie) pour étudier l'intestin grêle. Ces examens nécessitent une opacification de l'intestin grêle et, pour l'entéroscanner, sauf contre-indication, une injection intraveineuse de contraste est effectuée. Les principales indications de l'entéroscanner ou du CT entéroclyse sont : la recherche de tumeur, l'origine d'un saignement, le bilan d'une maladie de Crohn.

Information diagnostique

L'examen tomodensitométrique du grêle permet de détecter des anomalies de la paroi de l'intestin grêle visible sous forme d'un épaississement de la paroi et/ou d'une prise de contraste d'un modèle inhabituelle. Pour information, la paroi normale d'un intestin grêle distendu ne mesure pas plus de 3mm d'épaisseur. Contrairement au lavement baryté double contraste, l'examen tomodensitométrique du grêle ne permet pas de mettre en évidence des anomalies subtiles de la surface interne du petit intestin (=muqueuse de l'intestin grêle). Par contre, des anomalies extra-intestinales peuvent être détectées au cours de cet examen tomodensitométrique. La mise en évidence d'une inflammation du tissu au voisinage de la paroi du grêle, d'abcès, de fistules, d'adénopathies est un point fort de cette méthode. Ces observations ne sont pas visibles avec les vidéocapsules! Bien évidemment, ce même examen tomodensitométrique permet aussi de visualiser des atteintes osseuses (articulations sacro-iliaques par exemple) que l'on peut rencontrer dans certaines maladies inflammatoires intestinales. L'acquisition en scanner multibarrettes permet de disposer de reconstructions coronales ou sagittales pouvant servir comme cartographie pour les chirurgiens. Des logiciels permettent de préciser la longueur des segments atteints, la distance par rapport à un point donné (caecum, duodénum, etc.). Toutes ces informations sont fiables, reproductibles et permettent de planifier aisément une intervention chirurgicale.

Technique

Lorsque l'intestin grêle n'est pas distendu, de faux épaississements de la paroi intestinale peuvent apparaître et conduire à des diagnostics erronés de cancer.
C'est pour cette raison que l'on a été conduit à remplir l'intestin grêle de produit de contraste. L'intestin grêle est correctement distendu lorsque son diamètre est de 2cm.
Une distension correcte des anses grêles peut être effectuée:
1) En plaçant une sonde juste après l'estomac. La mise en place de cette sonde se fait sous contrôle radioscopique et des nausées /vomissements peuvent être ressenties. Cette technique permet une bonne distension et opacification des anses grêles.
2) En ingérant un grand volume (environ 1,5l) de produit de contraste durant un laps de temps donné et synchronisé avec le début de l'examen tomodensitométrique. Avec cette méthode, le contrôle de la distension des anses intestinales est moins précis qu'avec une sonde jéjunale, mais l'examen est mieux supporté. Au pire, si la distension des anses grêles n'est pas optimale, l'examen est dit de "débrouillage".

Définitions/ambigüité dans les dénominations

Parfois dans le langage médical, il existe une ambigüité concernant la dénomination des examens tomodensitométriques dédiés à l'étude du grêle puisque le même terme peut désigner un examen avec ou sans sonde jéjunale. En Amérique du Nord, il semblerait que l'on utilise plus volontiers le nom de "CT enteroclysis" pour l'examen tomodensitométrique utilisant la sonde d'entéroclyse et que le nom de "CT enterography" soit plutôt réservé à l'examen pour lequel le produit de contraste est ingéré.
Le terme "scanner du grêle" indique que l'examen tomodensitométrique est consacré à l'étude du petit intestin et ne préjuge pas de l'utilisation d'une sonde jéjunale.
Peut-être, par analogie à la littérature anglo-saxonne, devrait-on réserver:
les termes "Entéroscanner" et "Scanner entérique" à la technique sans sonde?
et "CT entéroclyse" à la technique utilisant la sonde jéjunale?
Quoiqu'il en soit, il existe une ambigüité. Evolution à suivre...

Bibliographie :

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